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Le Minhaj (Voie) de Ahlou Sounna wa-l-Jama'a ce qui veut dire la voie de la Sounna et du Concensus, ou bien le minhaj des Salaf-Sâlih la voie des pieux prédécesseurs, tout cela revient au même c'est la voie à laquelle nous restons ferme, cette voie c'est celle du Prophète sala Allahu alayhi was Salam.

L’obligation d’ordonner le convenable et de condamner le blâmable

 

 

Sheikh al-Islâm Taqî ad-Dîn Abî al-’Abbâs Ahmad Ibn ’Abdel-Halîm Ibn ’Abdel-Sallâm Ibn Taymiyyah al-Harânî


Rissâla [Traités] sur le principe d’obligation d’ordonner le convenable et de condamner le blâmable [Al-Amr bil-Ma’roûf wal-nahî ’an al-Munkar] tiré du « Madjmu’ al-Fatâwas » du Sheikh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullâh), ainsi que sur l’obligation d’obéir à ceux qui détiennent l’autorité.


A tout être sur la terre, il est essentiel de recevoir des ordres et des interdictions, et il est également essentiel d’ordonner et d’interdire. Quant bien même se trouverait-il seul, il devrait se donner des ordres à lui-même et s’interdire le bien ou le mal selon les besoins, car Allâh  dit :

« L’âme est certes instigatrice du mal » 
[1]

Ordonner consiste à demander [à une personne] quelque action, volontairement ; interdire consiste à demander [à une personne] l’abandon de quelque chose, volontairement. Et il faut que chaque être vivant ait en lui-même une volonté et un dynamisme de demande grâce auxquelles il puisse se contraindre et contraindre autrui dans la mesure de ses possibilités, car l’homme est un être vivant que sa volonté fait agir.

Les Fils d’Adam ne peuvent vivre qu’en société/groupe ; dès que se réunissent deux hommes, et à plus forte raison davantage, ils doivent se plier à des ordres et des interdictions communes. C’est pour cela que le minimum requis pour la Prière en commun est de deux croyants, selon le terme : « A partir de deux, une société se trouve constituée. » Mais, étant donné que cette société [cette ensemble de personne] n’a d’autre but que la Prière, dès que deux personnes se trouvent réunies, l’une dirige et l’autre se laisse diriger, selon la parole du Prophète  à Mâlik Ibn al-Huwayrith et à son compagnon : « Lorsque vient l’heure de la Prière, faites l’appel, priez et que le plus âgé d’entre vous dirige la Prière. » [2]. Or ces deux hommes étaient égaux dans la lecture du Qor’ân. Pour ce qui concerne ensuite les affaires courantes [Al-’Adiyat], il est dit dans les Sunans que le Prophète  a dit : « Il n’est pas permis à trois hommes d’entreprendre un voyage sans désigner l’un des deux pour Emir. » [3]
Puisque l’ordre et l’interdiction sont une nécessité de l’existence des fils d’Adam, ceux qui n’ordonnent pas le bien comme Allâh et Son Prophète l’ont ordonné et qui n’interdisent pas le mal comme Allâh et Son Prophète l’ont interdit doivent donner et recevoir des ordres ou des interdictions, soit en opposition avec les ordres d’Allâh, soit d’une façon qui unit la vérité révélée et l’erreur non révélée. Certes, agir ainsi en fait de religion, c’est en inventer une de toutes pièces.
[...]
Allâh  a ordonné dans son Livre de lui obéir, et d’obéir à Son Prophète  et aux croyants qui détiennent l’autorité, selon Sa Parole :

« Ô les croyants ! Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allâh et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation [et aboutissement]. »
[4]

Les « détenteurs de l’autorité » sont ceux qui en disposent et en sont investis, et ce sont là ceux qui ordonnent. En font partie ceux qui exercent le pouvoir de contrainte et de force, ainsi que ceux qui détiennent la science et le dogme. C’est pourquoi les détenteurs de l’autorité se divisent en deux catégories : les savants [’Ulémas] et les Emirs [détenteurs du pouvoir]. Lorsqu’ils s’acquittent donc bien de leurs devoirs, les bienfaits sont généraux ; s’ils viennent à se corrompre, cela corrompe l’ensemble [des gens], ainsi que l’a dit Abû Bakr as-Siddîq  à al-Ahmasiyyah qui lui avait demandé : « Combien de temps cet état heureux durera-t-il ? - Aussi longtemps, répondit-il, que vos Imâms seront sur la voie droite. ». Il faut comprendre par le terme de détenteurs de l’autorité les rois, les savants, et les personnes liées à l’administration et tout homme préposé à une fonction, car ils font partie de cette catégorie. Chacun d’eux doit ordonner ce qu’Allâh  a ordonné ainsi qu’interdire ce qu’Il a interdit ; chacun de ceux qui doivent leur obéir doit le faire lorsque eux-mêmes désobéissent à Allâh .
C’est ce qu’a dit Abû Bakr as-Siddîq  lorsque, mis à la tête des musulmans, il prononça cette allocution : « Ô gens ! Celui qui est fort parmi vous est faible à mes yeux tant que je ne lui ai pas fait observer la vérité. Celui qui est faible parmi vous est fort à mes yeux : je lui ferai obtenir la vérité. Obéissez-moi dans la mesure où j’obéirai moi-même à Allâh ! Si je désobéis à Allâh, vous ne me devez plus obéissance. ». [5]


Notes

[1] Coran, 12/53
[2] Rapporté par Muslim dans son Sahîh
[3] Rapporté par L’imâm Ahmed dans son Musnad
[4] Coran, 4/59
[5] Madjmu’ al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, Vol-28
Ordonner le bien et interdire le mal, selon les révélations qu’Allâh  a faites dans Ses Livres et pour lesquelles il a envoyé Ses Prophètes, fait partie de la religion car le message d’Allâh est constitué de précepte et de disposition. Les préceptes concernant Allâh  Lui-même et Sa création comme par exemple l’Unicité divine et les récits qui renferment l’histoire [l’explication] musulmane [de la création des cieux et de la terre, de la vie dernière, etc.].
Les dispositions consiste dans l’enseignement du commandement, d’interdit et d’autorisation. Comme rappelé dans la sourate :

« Dis : Allâh est Unique »
[1]

Qui constitue le tiers du Qor’ân, puisqu’elle renferme le principe d’Unicité et que le Qor’ân comprend à la fois, dans sa totalité, des récits, le principe d’Unicité et des commandements.
Allâh  à défini Son Prophète  comme celui :

« Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises »
[2]

Cet énoncé indique la perfection du message du Prophète  car il est celui par l’intermédiaire d’Allâh  a ordonné tout ce qui est bien et défendu tout ce qui est mal, autorisant tout ce qui est bon et interdisant tout ce qui est mauvais. En ce sens on rapporte que le Prophète  a dit : « Le seul de ma mission a été de parfaire les bonnes mœurs » [3] et dans le hadîth reconnus unanimement authentique : « Ma semblance et celle des prophètes qui m’ont précédé est celle d’un homme qui a construit une maison tout en l’embellissant et en accomplissant bien comme il faut [sa tâche], sauf pour ce qui est de l’emplacement d’une brique dans l’un des angles, [il l’a laissé vide]. Les gens venaient la visiter et restaient éblouis en lui disant : « Pourquoi ne poses-tu pas la brique [manquante ?] » - Le brique, c’est moi ; Et c’est moi le Sceau des prophètes ». [4]. C’est avec le Prophète  que se parachève en effet la religion qui ordonne tout ce qui est bon et interdit tout ce qui est mauvais.
Les Envoyés avant lui se faisaient, auprès de leurs communautés, les intermédiaires d’interdictions frappant de bonnes choses ainsi qu’Allâh  l’a dit :

« C’est à cause des iniquités des Juifs, que Nous leur avons rendu illicites les bonnes nourritures qui leur étaient licites »
[5]

Et peut-être même ne leur interdisaient-ils pas toutes les mauvaises choses ainsi qu’Allâh  l’a dit :

« Toute nourriture était licite aux enfants d’Israël [Banû Isrâ’-îl], sauf celle qu’Israël lui-même s’interdit avant que ne descendît la Thora »
[6]

L’interdiction des mauvaises choses revient à la défense de faire le mal, de même que déclarer licite les bonnes choses revient à ordonner le bien car l’interdiction. Ainsi ordonner tout ce qui est bien et interdire tout ce qui est mauvais fait partie de ce qu’a seul pu réaliser le Prophète par qui Allâh  a parfait les bonnes mœurs qui correspondent en fait au bien.
Allâh  a dit :

« Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islâm comme religion pour vous »
[7]

Allâh , donc, a parfait notre religion, a parachevé pour nous Ses bienfaits et a agrée pour nous l’Islâm comme religion. De même, Il a décrit la communauté exactement comme Il en a décrit le Prophète , puisqu’Il  a dit :

« Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allâh »
[8]

Allâh  a dit aussi :

« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable »
[9]

Et à ce propos Abû Hurayrah  a pu dire : « Vous êtes les meilleurs des hommes pour ceux que vous vous attachez par des entraves et des chaînes jusqu’à les faire entrer au Paradis » Allâh a donc fait apparaître explicitement que cette communauté est la meilleur de toutes pour les hommes. Elle est, pour eux, la plus utile et la plus vertueuse, car ses membres ont parfait, dans le fond et dans la forme, l’ordre donné aux hommes de faire le bien et de l’interdiction de faire le mal au point d’ordonner à chaque homme de faire tout ce qui est bien et de lui défendre tout ce qui est mal. Ils ont pu réaliser cela par un effort sur le chemin d’Allâh à Qui ils ont consacré leurs personnes et leurs biens. C’est la perfection de ce que l’on peut faire d’utile pour la création. [10]


Notes

[1] Coran, 112/1
[2] Coran, 7/157
[3] Rapporté par al-Bayhaqî dans « Sounnan al-Koubra »
[4] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim
[5] Coran, 4/160
[6] Coran, 3/93
[7] Coran, 5/3
[8] Coran, 3/110
[9] Coran, 9/71
[10] Madjmu’ al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, Vol-28

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