Est-il permis à l’homme d’empêcher son ex-épouse de voir ses enfants ?

Question 2525.

Est-il permis à l’homme d’empêcher son ex-épouse de voir ses enfants ?

As salâmou ‘alaykoum wa rahmatou Allah.

Qu’Allah bénisse nos savants.

Ma femme s’est séparé de son ex-mari il y a trois ans de cela en procédant au Khoul’. Ils ont eu ensemble trois garçons et une fille, l’aîné n’a même pas neuf ans. Lorsque j’ai épousé cette soeur, leur père a récupéré le droit de garde des enfants (Al hadâna).

Cependant, cet homme semble encore très affecté par cette séparation et il ne permet à ma femme de voir ses enfants que quelques heures par semaine. Entretemps, il s’est remarié et désormais, il exige que ma femme accepte la présence de sa nouvelle femme pour pouvoir voir les enfants.

Ma question est la suivante : quels sont les droits de visite de mon épouse par rapport à ses enfants ? Baraka Allahou fikoum.

Je profite aussi de cette occasion pour saluer Cheykh Al Maqdissi et les autres savants [du minbar], leurs écrits nous sont parvenus par la bénédiction de leur combat en faveur de la vérité et de leur patience face aux nuisances.

Cheykh Al Maqdissi, qu’Allah vous console vous la perte de votre fils, par Allah, Il sait à quel point nous sommes tristes à chaque fois que nous apprenons que vous vous êtes fait arrêter. Je prends Allah pour Témoin que je vous aime en Lui.

Abou Doudjâna.

Réponse du comité légal du Minbar

Au Nom d’Allah, prières et salutations sur Son Messager.

Il n’est pas permis à l’homme qui détient le droit de garde de ses enfants d’empêcher son ex-femme de voir les dans le but de lui nuire. Une telle attitude constitue une rupture des liens de sang et une transgression des limites légales.

Dans le Hadîth rapporté par Abou Bakr As-Siddîq, le prophète – salla Allahou ‘alayhi wa sallam - a dit : « La mère ne doit pas être séparée de son enfant ». As-Sounan Al Koubrâd’Al-Bayhaqî.

Ibn Al Moulqin a dit : « Ce Hadîth fut rapporté par Al Bayhaqî dans ses Sounan, dans le chapitre concernant le droit de garde des enfants, au sous-chapitre qui traite du passage du droit de garde à la grand-mère lorsque la mère se remarie. Dans la chaîne de transmission de ce hadîth figure Ibn Lahî’a et son cas est connu comme cela a été cité précédemment », Al Badr A-Mounir.

Dans l’expression du hadîth figure le terme peu commun « lâ touwallahou » qui veut dire : « On ne le sépare pas ». Djâm’ou Al Djawâmi’ aussi appelé Al-Djâmi’ou Al-Kabîr d’As-Souyôutî. Il est précisé dans Kanz Al ‘Oumâl : « Toute femme ayant été privée de son enfant est wâlih, et le walah veut dire : « la perte de la raison et la confusion due à l’intensité du chagrin » ».

Dans un hadîth rapporté par Ahmad et At-Tirmidhî qui l’a jugé bon, ainsi que par Ad-Dâraqtanî et Al-Hâkim qui l’a authentifié, d’après Abou Ayyoub, le Prophète - salla Allahou ‘alayhi wa sallam - a dit : « Celui qui aura séparé une mère de son enfant, Allah le privera de ses bien-aimés le Jour du jugement ». Voir At-Talkhîs Al Habîr.

Ainsi, les ex-époux doivent veiller à l’intérêt de leurs enfants. Or en mêlant les enfants aux disputes, aux querelles et aux règlements de compte [entre adultes], ils agissent dans le sens contraire.

Enfin, le père doit craindre Allah et permettre à ses enfants de rendre visite à leur mère et de maintenir les liens de parenté tant que cela va dans le sens de leurs intérêts.

Et Allah demeure le Plus Savant.

Cheykh Abou Mohammed Ach-Châmî.

Texte original.

Traduit par Oum-Ishâq
Relu et corrigé par Oum_Mou3âwiya